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Déc

10H00 - 16H30

Les Rencontres Carto Citoyennes – RDV #5 : Économie sociale et solidaire

Lieu : Rosa Luxemburg Stiftung - North Africa
Adresse : 55 TER, Rue du 1er Juin 1955, Mutuelleville, 1002 Tunis, Tunisia

Description

A travers cette première rencontre qui marque l’ouverture d’un « chantier » cartographique sur l’Economie sociale et solidaire, nous cherchons à revenir aux fondamentaux du projet politique de l’économie sociale et solidaire à partir d’expériences pratiques. Nous souhaitons donner d’abord la parole aux acteurs de terrain pour replacer ces expériences d’ESS dans le mouvement social, en gardant à l’esprit la question principale : dans quelle mesure, sous quelles conditions est-ce que ça produit des droits ? Quels sont, ensuite, les enjeux tunisiens ?

L’Economie sociale et solidaire (ESS) est à la mode. Défini de manière assez floue la plupart du temps, le concept désigne un secteur de l’économie qui vise l’utilité sociale, l’émancipation et l’équité plutôt que le profit. Il recouvre une pluralité de visions et de pratiques. Si les origines de l’ESS résident dans les mouvements coopérativiste et associationniste, celle-ci s’est institutionnalisée et même le FMI fait aujourd’hui sa promotion !

En Tunisie, pas moins de quatre projets de loi relatifs à l’ESS ont été annoncés au courant de l’année 2016 (Projet du chef de gouvernement, projet du ministère de l’emploi, projet du ministère de l’agriculture et projet de l’UGTT). En parallèle, il existe un tissu associatif de plus en plus actif, notamment dans les régions de l’intérieur du pays, et certaines activités dans l’économie informelle présentent des aspects qui les apparentent à l’ESS.

La rencontre de Carto citoyenne sera l’occasion de revenir sur les fondamentaux de l’économie solidaire à partir des expériences de terrain.

Programme

10h-10h30 : Introduction
10h30-12h30 : Ateliers thématiques sur l’ESS (possible de passer d’un atelier à l’autre) à partir des expériences concrètes (la parole aux acteurs)

– Circuits courts et économie alternative

On qualifie généralement de circuit court le circuit de distribution dans lequel intervient au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Les circuits courts sont évoqués surtout pour les produits agricoles et alimentaires. D’un point de vue social, cette démarche vise à restaurer le lien social entre les consommateurs et les producteurs, souvent aliénés les uns des autres. D’un point de vue économique, ces circuits permettent la réalisation d’économies sur toute la chaîne de distribution, ce qui va dans l’intérêt du producteur et du consommateur. D’un point de vue écologique, ces circuits sont dits « éco-responsables », limitant l’emballage le conditionnement et le transport. Tout ça contribue à un projet d’économie alternative, car ces systèmes permettent le maintien d’une activité agricole et économique locale. Ils offrent une transparence sur la provenance de la nourriture et des produits, les prix et leur mode de production, ce qui va à l’encontre des monopoles et des intérêts des multinationales.

Pourquoi les circuits courts en Tunisie ?
Comment les mettre en place ?
Quels vecteurs d’une économie alternative ?

– Autogestion

L’autogestion est un régime d’organisation et de fonctionnement d’une structure d’entreprise collective dans laquelle la gestion est assurée par l’ensemble des travailleurs. L’autogestion repose sur l’absence de hiérarchie, la prise de décision collective, le consensus, et le partage des fruits du travail. Le concept est apparu au milieu du XIX° siècle sous la plume de théoriciens socialistes ou anarchistes tels Proudhon. Aujourd’hui, il semble que l’autogestion, loin de devenir le grand projet alternatif au fonctionnement hiérarchique de l’entreprise capitaliste, soit désormais cantonnée à quelques secteurs d’activité (milieux associatifs, syndicaux, quelques coopératives). L’autogestion pourrait ainsi sembler une utopie morte… Est-ce bien le cas ?

Pourquoi l’autogestion ?
Comment la mettre en place ?
Quels vecteurs pour un travail digne et non-aliénant ?

14h-16h30 : Restitution des ateliers et discussion collective : dans quelle mesure l’ESS permet l’accès aux droits ? Quel peut être l’apport de l’outil cartographique ? Réseautage et plaidoyer